L’histoire
Le Ballet du Nord se situe dans le bâtiment du Colisée – Théâtre de Roubaix avec qui il partage l’accueil du public. Il comporte deux studios : « le Grand Studio » de 250 m² et « le Carré » de 140 m². Une partie des représentations ont lieu sur le plateau du Colisée dont le cadre de scène est de 18 m de largeur et 8 m de profondeur.
La naissance du Ballet du Nord
La ville de Roubaix rachète le bâtiment du Colisée en 1980 et le Ballet du Nord, alors antenne de l’Opéra de Lille, s’y installe en 1983 sous la direction d’Alfonso Catà, danseur et chorégraphe cubain de style néoclassique, dans la lignée de Balanchine. Il devient Centre Chorégraphique National (CCN) en 1985, un nouveau dispositif du Ministère de la Culture ayant pour but de favoriser l’essor de la danse classique et contemporaine sur le territoire français. Le Ballet du Nord se détache de l’Opéra et devient ainsi porteur de nouvelles missions dans le Nord-Pas-de-Calais : création de nouvelles productions par l’équipe du Ballet et les compagnies partenaires, diffusion des œuvres artistiques au niveau local, national et international, sensibiliser les publics éloignés aux pratiques artistiques et former les danseurs de demain. En 1992, succède à Alfonso Catà, Jean-Paul Comelin qui restera deux ans et demi. De 1995 à 2002, la direction est assurée par Maryse Delente qui construit des pièces dramaturgiques et néoclassiques. En décembre 2004, la nomination d’une grande figure de la danse contemporaine, Carolyn Carlson, génère un rayonnement sur le territoire et à l’international. En parallèle, le projet du Colisée s’élargit, à partir de 2006, quand la programmation seule de variétés laisse sa place à un théâtre pluridisciplinaire. De janvier 2014 à mars 2018, c’est le chorégraphe Olivier Dubois qui prend la tête du Ballet du Nord avant de laisser sa place à Sylvain Groud en avril 2018.
Le Colisée
Le Colisée fut construit en 1927 à l’initiative de l’entrepreneur passionné et propriétaire du Fresnoy, Jean Deconinck. Il est, avec ses 2300 places, l’un des premiers cinémas de France à une époque où les salles obscures, loisir encore récent et endroit de sociabilité intense, remportent un succès fou. Il s’accompagne d’un dancing à l’étage, dont le sol est traversé par un jet d’eau monumental qui provient du hall et ouvre la perspective vers le plafond Art déco, son grand lustre et ses lumières.
En 1951, des travaux sont réalisés par l’architecte Edouard Lardillier. L’entrée, alors rue de l’Épeule, impressionne grâce à la décoration et aux effets de miroirs qui la rende majestueuse tandis que les fauteuils de la salle ont été dessinés sur le modèle des sièges automobiles inclinables. Le lieu est conçu comme un cinéma dont les séances sont précédées par des spectacles de variétés. Sont programmés la plupart des films des grands metteurs en scène français et les grandes productions américaines populaires. Très vite, le Colisée est rebaptisé l’Olympia du Nord car de nombreux artistes en profitent pour faire une dernière date avant de se confronter au public parisien : Piaf, Bécaud, Brel, Aznavour… Eddy Mitchell vient chanter, lui, avec son groupe Les Chaussettes Noires, dans le dancing. Celui-ci rassemble un public familial, sauf le samedi soir dédié aux parents ou pendant la matinée dansante qui est réservée aux jeunes. Là, on se rencontre, on se séduit… la moitié des couples de Roubaix s’y seraient formés !
Cependant, à cause du développement de la télévision, le cinéma perd peu à peu son aura et certaines salles ferment. C’est le cas du Colisée en 1978.