Frau Troffea (création 2019 – solo)
Été 1518. Dans les rues étroites de Strasbourg, des dizaines de personnes dansent frénétiquement au rythme de tambourins, violes et cornemuses. Une épidémie du mouvement, un cortège de mort dansante où Frau Troffea, la première victime, devient le patient zéro de l’épopée.
Partant de ce fait historique troublant, Samuel Mathieu propose à Martin Mauriès, interprète, d’interroger avec lui l’être femme ou homme, hétérosexuel, homosexuel, transsexuel, transgenre, pansexuel, gender fluid…
Un développement d’états de corps pluriels, opposés, harmonieux et contradictoires. Une succession de contraintes syncopées, une escalade d’attitudes à la fois sincères et surjouées, inachevées et abouties ; un conflit des pensées, des corps, du verbe et de la danse. Une escalade qui offre un rythme évolutif, progressif et incessant, poussant l’interprète et l’idée à l’extérieur de leurs propres limites.
Une ascension vers l’épure, vers une simplexité des états, une acceptation du genre, sans convenance, sans a priori.
Conception et chorégraphie | Samuel Mathieu
Interprétation et chorégraphie | Martin Mauriès
Composition musicale | Maxime Denis
Conception lumière | Arthur Gueydan
Administration et production | Suzanne Maugein
Textes | Cie Samuel Mathieu
Photos | Pierre Ricci / Angélique Lyleire
Samuel Mathieu – Chorégraphe et directeur artistique
Nourri par son parcours d’interprète aux côtés de Régine Chopinot, Jean-Claude Gallotta, Robert Seyfried et Tomeo Vergés, Samuel Mathieu fonde sa compagnie en 2001 et fait ses débuts de chorégraphe. Interprète dans ses propres pièces, il signe également la bande son, la scénographie et la vidéo. En 2004, il crée et interprète Est-ce- O-Elle-O-solo, puis une série de pièces de groupe dont Us-Band et Go on !, dans lesquelles il instaure avec ses interprètes une relation de complicité.
À partir de 2008, son désir de partager avec des artistes étrangers, de voyager et de se nourrir d’autres cultures le mène tout d’abord en Allemagne, au Théâtre Vorpommern, où il chorégraphie Nord-Reich-Nord. Cet essai pose des principes d’écriture qui sont déclinés la même année dans Yan, un projet franco-chinois mené en France, puis au Japon en 2009 avec Généric-X. Dès 2010, Samuel Mathieu invite le compositeur Maxime Denuc à réfléchir sur le lien musique-danse. Il propose deux projets autour du voyage d’Ulysse : Boutès puis L’Homme qui plonge pour lequel il est accompagné sur scène d’un quatuor à cordes. Suit la pièce Les Identités remarquables, une épopée portée par neuf interprètes en référence à L’Odyssée, qui devient l’œuvre magistrale de ce triptyque. C’est dans cette continuité d’écriture, autour de l’engagement du corps, qu’en 2014 il signe R, une pièce pour 8 danseurs. Il revisite pour l’occasion une danse du sud-ouest, le rondeau, et l’interroge dans son contexte pour en extraire l’essence d’une nécessité.
Parallèlement à cette danse d’emphase, Samuel Mathieu mêle pour la première fois, en 2013, danse et arts numériques dans une pièce destinée au jeune public et inspirée des œuvres d’Yves Klein et de Pierre Soulages : La Dynamique des émotions. Pour les pièces Monstres (2015) et Assassins (2016), créées respectivement en Lituanie et aux Pays-Bas, le chorégraphe creuse l’idée politique et décide de poser sur le plateau la question du pouvoir. En 2017, dans Guerre, Samuel Mathieu fait le lien avec de nouveaux horizons, ouvre son propos aux arts du cirque et aux arts plastiques en mêlant l’œuvre d’Yves Klein aux enjeux de la scène.
Martin Mauriès – Danseur, interprète
Martin Mauriès entre en formation professionnelle en 2006 à Montpellier (Epse danse). En 2008, il intègre le Centre Chorégraphique National de Nantes, dirigé par Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, pour de nombreuses créations et reprises de répertoire ainsi que la même année le Ballet Preljocaj au Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence. Il collabore encore aujourd’hui avec ces deux compagnies. À partir de 2015, il collabore avec la Cie Samuel Mathieu pour les pièces Us-Band, R, Assassins et Guerre. Enfin, il intègre dernièrement la compagnie Cube dirigée par le chorégraphe Christian Ubl.