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AFTER

C’interscribo | Tatiana Julien

(Duras, A propos de l’an 2000).
AFTER c’est le dépôt de la fête, le vieux souvenir un peu sale des corps transpirants, d’une certaine opulence, d’un climax, des débordements. Les corps lessivés, les looks pimpants devenus moisis, le jour qui vient troquer le glamour de la nuit en une réalité amère, le cru.

C’est aussi le corps dépouillé, peut-être pas seul, qui se relève après la destruction des choses. Le paysage post-apocalyptique. Le mythe du survivant ou du zombie. Le corps sortit des décombres. La persistance en somme. Le corps résistant. Le vivant. Le retour à un degré zéro de l’être humain, archaïque, brut, basique.

La pièce commencera dans la jouissance de DÉTRUIRE LE THÉÂTRE : Projecteurs qui tombent, tuyaux qui se pètent, eau qui coule, étincelles, son d’alarme incendie, poussière, graviers, écroulements… Les danseurs s’en donneront à coeur joie à briser, fracasser, foudroyer les murs. C’est à partir de cette vision du théâtre mort que tout recommencera. Le théâtre sera devenu un terrain hostile, chaotique, avec des dénivelés, des tas de débris à arpenter, des zones glissantes… Un paysage, en somme, devenu laborieux, encombré d’obstacles et d’enjeux physiques pour des corps mis à l’épreuve.

Ici le dépouillement des corps. Sans camouflage. Seulement des actions, des agissements. Des corps qui fouillent. Cherchent. Grognent. Grimpent. Roulent. Une bourrasque de gestes tous aussi fonctionnels les uns que les autres. Des gestes redevenus ouvriers, sportifs, paysans, sans style, sans fioriture. De l’effort physique, une recherche éperdue d’une danse qui voudrait se rendre utile, faire quelque chose, s’agiter,s’agiter, frénétiquement, urgemment. Des danses brutes en somme, peut-être même primitives.