Dans la continuité de ses recherches et explorations chorégraphiques sur le Féminin, la compagnie affirme avec AMAZONES le passage du singulier au pluriel, de la solitude au collectif, de la figure sauvage à la meute, à la horde. Nourrie de la création de Là, se délasse Lilith… Manifestation d’un corps libertaire (création 2018), la compagnie se tourne maintenant vers une figure symbolique plurielle à travers les amazones. Peuplade légendée, fantasmée, déclinée et récupérée comme a pu l’être à sa manière le personnage de Lilith, les amazones représentent également un symbole de liberté assumée et affichée, qui passe par l’autonomie radicale d’un groupe au féminin. Cette autonomie, insupportable et inenvisageable pour un modèle de société ancré dans un système de pensée, de vertu et de fonctionnement patriarcal, leur a valu d’être tout autant sujets à raillerie qu’à admiration, comme peuvent l’être à ce jour les différentes initiatives féministes contemporaines.
AMAZONES, une ode à la désinvolture
Ecrit comme une longue litanie poétique, presque psalmodique, la puissance des Guérillères réside dans le fait d’être un véritable essai féministe aux allures d’un cantique envoûtant. Ses revendications et affirmations politiques prennent forme et vie à travers un texte épique, permettant une écriture pleinement incarnée, extrêmement sensuelle et sensorielle. Dans cette veine, l’écriture chorégraphique d’AMAZONES souhaite s’énoncer comme un étendard libertaire sous la forme d’une écriture évocatrice réconciliant la violence du combat et la douceur de l’utopie. On y retrouvera la sauvagerie et l’irrévérence d’une Lilith, mêlées à la joyeuse désinvolture rendue possible par le collectif. De la grande violence d’une solitude Lilithienne, nous passerons à la quiétude déterminée de la meute, qui peut se permettre de conjuguer militantisme, tendresse et joie, et ainsi, passer de la provocation à la désinvolture.
Une femme libre est exactement le contraire d’une femme légère.
Simone de Beauvoir
Teaser AMAZONES from Cie Marinette Dozeville on Vimeo.