Un duo traverse les pratiques artistiques et s’abandonne au sentiment de sympathie qui met le corps en mouvement et ouvre des perspectives insoupçonnées. La chorégraphe Rita Cioffi, artiste associéeau Ballet du Nord pour les deux saisons à venir, retrouve le comédien Sébastien Lenthéric pour imaginer une pièce qui n’a ni frontières, ni langage prédéfini et qui affirme la nécessaire acceptationdes espaces inconnus chez l’autre.
Il y a des rencontres qui s’imposent à nous, une volonté de partager. C’est cette envie qui nous poussent à nous rencontrer sur un plateau.
Et la rencontre pourrait se suffire à elle-même & c’est peut être après tout, le sujet de cette future pièce. Mais en quoi consiste le dialogue entre nous deux ?
C’est bien sûr dans l’échange de nos propres pratiques qu’on peut espérer traverser, trouver ces espaces, ces interstices, qui peuvent guider notre rencontre ; ouvrir des perspectives insoupçonnées, des lignes de fuite.
« Les lignes n’ont pas d’origine, et poussent par le milieu. On ne fait jamais table rase on est toujours au milieu de quelque chose, comme l’herbe. »
Éprouver de la “sympathie” pour l’autre a aussi quelque chose à voir avec le système nerveux du même nom. Ce n’est pas une affaire de raison : c’est instinctif, inconscient, c’est un appel à poursuivre le dialogue en faisant confiance à nos corps, ou plus exactement à ces fonctions du corps non soumises au contrôle volontaire.
Le système nerveux sympathique fonctionne sur un modèle à deux neurones, notre recherche est un duo.
Il y a une urgence et une beauté profonde dans ” la sympathie ” bien plus grandes que ce qu’on pourrait soupçonner. La sympathie nous pousse au mouvement, met en route le corps, nous pousse au devenir-autre.
Devenons dans cette rencontre, des nomades de nos propres univers.