Mille Miles est l’illustration de différents mouvements de résistance contre un monde qui tend à l’enfermement sur soi, qui nous soumet à des exigences excessives, au stress et à un quotidien où les tensions et les notions de frontières de toutes formes se multiplient.

Si nous avions aujourd’hui l’opportunité de redéfinir le monde, retracer ses frontières, à quoi pourrait-il ressembler ce monde, à quoi ressembleraient nos sociétés ? En quoi cela modifierait le mouvement de notre corps, et quelle danse pourrait alors en émerger ?

Dans Mille Miles, la danse des interprètes accompagne celle de la scénographie, une architecture-chorégraphique ou une danse-architecte, dans laquelle les espaces se dessinent, apparaissent et disparaissent à l’image des peuples qui en ont l’usage. Plus que jamais, la frontière s’affirme ici comme un espace éminemment plastique, en constante métamorphose qui en appelle à la transformation des corps et des lieux. Les interprètes, en errance ou sous contrôle, déconstruisent et reconstruisent leur périmètre, leur danse, leur temps d’existence, en sorte qu’ils donnent à voir une expérience sensible du territoire, qui questionne autrement la perception de l’autre, de l’espace et sa mobilité.

Regardez le teaser du précédent spectacle de Youness Aboulakoul, Today is a beautiful Day  (2019) avec lequel le chorégraphe a entamé une recherche sur la résonance de la violence sur nos corps ; recherche qu’il poursuit dans Mille Miles avec au cœur de ce volet une réflexion sur la notion de frontières et de limites.